NOVICIAT



Le noviciat Sainte Thérèse de L’Enfant-Jésus…
au fil du jour…

De Kananga … à Lubumbashi
Déjà en 1998, l’idée de transférer le noviciat qui, jusque-là avait son siège à Kananga, vers Lubumbashi était discutée lors des réunions du conseil de la Délégation. Un seul souci guidait toutes les réflexions de notre hiérarchie locale: procéder à une restructuration du cursus de formation qui se présentera comme suit : Kananga, restera le lieu où les frères postulants passeront une année de propédeutique. Les trois ans des études de philosophie suivraient et compteraient comme le postulat et se déroulera à Bukavu et l’année canonique du noviciat, elle, aura son siège à Lubumbashi. Cette idée faisait son chemin et mûrissait du jour au jour jusqu’en 2001, année où le projet du transfert du noviciat est devenu une réalité : 5 postulants atterrissent à Lubumbashi et le 18 Août, ils commencent leur année  canonique du noviciat après, bien sûr, la prise d’habit qui s’est déroulée la veille de la solennité de  l’Assomption de la Vierge Marie.
Du noviciat en question
Le directoire canonique pour la vie consacrée et les sociétés de vie apostolique nous renseigne que le noviciat, c’est le début de la vie religieuse dans un institut. Cette nouvelle étape est appelée à se démarque de l’étape du postulat qui la précède. C’est donc une étape fondamentale. L’Eglise, quant à elle, désire  que le temps de noviciat soit un temps de vérité, temps au cours duquel le novice apprend, petit à petit, à mener une vie qui sera la sienne dans les jours et les années  à venir. Voilà pourquoi du côté du novice, il y a trois principales finalités qu’il est appelé à atteindre : mieux connaître sa vocation, expérimenter la vie de l’institut et percevoir l’esprit qui l’anime dans lequel il veut consacrer sa vie.
Les responsables, en  ce qui les concerne, doivent être sûrs  que le novice a bien l’intention de vivre la vocation religieuse selon ce que l’institut lui propose comme modèle. Il revient aussi aux responsables de voir si le novice a les aptitudes humaines et spirituelles. Pour cela, l’équipe de formation doit discerner si le novice progresse dans le genre de vie consacrée qu’il a librement choisie.
Dans l’Ordre des Carmes Déchaux, une lumière particulière nous est donnée dans notre ratio institutionis  qui indique  que le but principal du noviciat est d’offrir au novice une vraie expérience de ce que signifie vivre comme consacré dans le carmel thérésien. Pour cela, les formateurs auront comme tâche de l’aider à comprendre les conseils évangéliques et les autres éléments ayant trait à la théologie de la vie religieuse et à la réalité fondamentale de la vocation carmélitaine. Il y a plus : dans le programme des cours à dispenser, les formateurs mettront l’accent sur une étude attentive des sources de la spiritualité carmélitaine. Pour y arriver, cette formation doit se dérouler dans un cadre qui met en évidence les valeurs de la vie religieuse carmélitaine. Il faudrait aussi que dans ce cadre, il y ait  un climat  qui favorise le recueillement  et la prière.
Chez nous à Lubumbashi
Au noviciat Sainte Thérèse de l’Enfant- Jésus de Lubumbashi, autant que faire se peut, nous essayons de nous conformer à ce qui vient d’être dit ci-haut.   Un coup d’œil sur l’horaire que nous suivons peut faire transparaître les lignes essentielles de la vie carmélitaine proposée aux novices.
Tout commence avec la clochette qui retentit à 5h du matin  pour marquer le lever. Et, 20 minutes plus tard, une seconde coup de clochette pour aviser aux membres de la communauté qu’il est temps de se diriger à la chapelle pour l’oraison que Sainte Thérèse d’Avila avait défini comme un « commerce d’amitié, où l’on s’entretien, souvent, seul à seul avec celui dont on se sait aimé ». Le principe veut que cela se fasse pendant une heure. Après l’heure sacrée, vient le moment de vivre le sommet de la vie de prière : la célébration eucharistique avec l’office de laudes incorporé et jalonné des mélodies simples pour la gloire de Dieu et le salut de l’humanité.  La communauté du noviciat ne prie pas seule. Elle ouvre les portes de sa petite chapelle pour accueillir nos frères et sœurs du voisinage. Juste après la messe, les frères se rendent au réfectoire pour  le petit déjeuner qui se prend en silence ou avec un fond musical.
Chapitre : rendez-vous à ne pas manquer
A 7h 30’ les novices et leur maître se réunissent à la salle du chapitre pour une rencontre matinale de 30 minutes, rencontre au cours de laquelle, après la prière d’ouverture, un novice procède à la lecture de la parole de Dieu et d’un passage de l’Imitation de Jésus-Christ. Ce n’est pas tout : Il  partage avec la communauté les fruits de sa méditation. A sa suite, un autre novice donne à la communauté les informations locales, nationales et internationales  qu’il a recueillies la veille avec la radio qu’il a à sa disposition durant toute une semaine pour cela. Avec cela, la communauté est au courant de ce qui se passe pour que, pendant la prière, nous  confiions toutes ces situations au Seigneur.  Le doyen des novices, quant à lui, prendra la parole, par la suite,  pour distribuer à chacun les tâches à accomplir dans la journée.  
Avant la prière conclusive, le Père Maitre donne quelques avis. Puis, les novices se retirent chacun dans sa cellule pour une demie heure de la  lectio divina qui consiste à lire un passage de l’Écriture Sainte, en prenant un temps d’arrêt intérieur, où l’âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd’hui pour la vie concrète, ce qui qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, en maintenant notre cœur attentif à la présence du Christ.  
De nouveau, les novices reviennent dans la salle de chapitre pour une heure de cours. Ils sont initiés à l’histoire de l’Ordre, à la spiritualité carmélitaine, bref, ils reçoivent une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et charismatique.  Pour aérer les cerveaux, deux de travail manuel suivront ce temps de travail intellectuel.
L’office des lectures et la prière de l’Angélus interviendront à 12h10, puis le repas et un petit temps de repos. Un autre rendez-vous à chapelle : cette fois-ci pour l’office des nones à 14h 45, à la fin duquel  il y a la récitation des litanies de la Vierge Marie du Mont Carmel. Le cours d’après-midi  commence à 15h 30’ et une heure après  c’est le travail manuel.

De 18h 10’ à 19h 10’, c’est l’heure de l’oraison du soir : le temps fort de cœur à cœur avec Celui dont on se sait aimé. Une heure de prière intérieure silencieuse, dirigée par le Saint-Esprit. Ici, il n’y a pas une formule « magique » pour tous. Chacun choisi un chemin pour arriver au but qui est l’union à Dieu. Pour y arriver, on peut, par exemple,  répéter les paroles de Notre Père, lire et ruminer un verset de psaume, poser un regard sur Jésus crucifié, ou faire jaillir de son cœur une brève prière jaculatoire, etc. Tous ces moyens sont des ressources précieuses pour soutenir l'attention aimante au Seigneur. 
Puis vient le temps des vêpres chantés. Comme toujours, la chapelle commande le réfectoire et, sans tarder, les frères s’y rendent pour le repas qui sera suivi de la récréation  communautaire.
Chez nous, le repas, il se prend, le plus souvent, en silence  pour permettre aux frères d’écouter  la parole de Dieu ou les écrits de nos Saints parents ou encore la règle et les constitutions, ou les exhortations du Pape et pourquoi pas une nouvelle à la Une. Pour marquer la fin de la journée, la communauté se rend à la chapelle pour chanter les complies à 21h°°, à l’issue desquelles chaque frère se retire en silence dans sa cellule pour le repos de la nuit, en murmurant dans son cœur cet hymne : « En toi Seigneur, nos vies reposent et prennent force dans la nuit ; tu nous prépares à ton aurore et tu nous gardes dans l’Esprit ».
Horaire avec particularités
Il y a lieu de signaler quelques particularités par rapport à certains jours de la semaine, notamment  les mercredis et  le week-end :
Le mercredi, il y a une heure de liturgie (classe des chants), de 11h°°- 12h°°.  L’oraison, quant à elle, intervient de 14h 45’-15h 45’, et ce changement nous permettra d’avoir une heure et demie de sport de 16h°° – 17h 30. 
Les vêpres suivies des complies sont placés à 19h10, ce qui donne lieu à une récréation prolongée après le repas.

Le jeudi, à l’heure de l’oraison, la communauté réunie à la chapelle, adore le Christ vivant, présent et agissant dans le Très Saint Sacrement de l’autel. C’est ici que nous expérimentons le seul avec le Seul. Le face-à-face avec le Christ. Il n’est un secret pour personne que notre  monde « est en feu ». Alors, nous profitons de ce temps précieux et de la Présence du Christ pour lui demander d’intercéder pour nous. Nous lui faisons connaitre les besoins de nos frères et sœurs et les nôtres propres.  
Si les autres jours,  le chapitre du noviciat ne dure qu’une demie heure, le samedi, on lui ajoute une autre demie-heure, de 7h 30’- 8h 30’. Cette  prolongation se justifie du fait que sur le programme, il y a ajout d’une exhortation du Père Maître portant sur un des sujets de son choix. Pendant ce même chapitre, on revoit aussi la marche du noviciat pendant la semaine et on projette les activités de la semaine suivante et on procède aussi à la correction fraternelle, ce qui ouvre la porte à la séance des coulpes. Ici, les novices avouent publiquement leurs manquements à la Règle et leurs fautes extérieures, mais sans faire mentions de leurs péchés secrets ou de leurs tentations intérieures. Suivront les invocations et autres intercessions des saints du Carmel. Au sortir du chapitre, les novices quittent l’habit pour  commencer le nettoyage général de la maison, la lessive et certains autres offices jusqu’à 11h 30’
En vue de la préparation à la liturgie du dimanche,  la répétition des chants occupe l’espace du temps allant de 15h20’-16h20’, laquelle activité laissera immédiatement  place au partage de la parole de Dieu du dimanche jusqu’à 17h°°.  Le soir, à l’heure de l’oraison, l’Ordre du Carmel étant marial, nous récitons le chapelet en l’honneur de la Reine et Beauté du Carmel. A 21h °°, avant les complies, c’est l’office des lectures du dimanche anticipé qui est chanté.
Le dimanche,  il y a une  modification de l’horaire : le lever est fixé à 5h 30’ et l’oraison, elle,  va de 6h°°-7h°° suivie des laudes et du petit déjeuner. L’eucharistie se célèbre à 8h 15. De 10h °° à 11h 30’ les novices donnent quelques coups de mains dans des secteurs l’urgence s’impose. A 12h 10, nous nous réunissons à la chapelle pour  l’office du milieu du jour, puis intervient le partage fraternel du repas suivi d’un temps libre. Le soir, après l’oraison,  les vêpres et les complies sont combinés. Et pour cause : après le repas, c’est la récréation prolongée.
Pour finir avec la présentation de notre horaire, voici quelques prévisions mensuelles  avec leurs particularités :
Le premier dimanche les novices sortent, deux à deux,  pour une promenade, les après-midis. Le troisième dimanche est prévu une récollection. Nous nous joignons aux autres consacrés dans un centre spirituel de la place pour les enseignements et les confessions. Le quatrième dimanche est dédié à nos familiers qui nous rendent visite,  sauf bien entendu, pendant les temps forts du Carême et de l’Avent. Toutefois, Il ne sera pas exclu qu’en certains dimanches, selon l’organisation de la maison, de prévoir une sortie communautaire.
Il nous faut conclure. On l’a constaté : cet horaire nous offre un rythme fixe qui caractérise la vie d'une communauté du noviciat au Carmel. Les heures de prière et de travail, les moments de solitude et d'être ensemble s’alternent et forment le cadre dans lequel chaque frère carme expérimente le précepte central de la Règle du Carmel qui veut « que chacun demeure seul dans sa cellule ou près d’elle, méditant jour et nuit la Loi du Seigneur et veillant dans la prière ». Au carmel, la prière continuelle est à préserver. C’est au noviciat que cela s’apprend.


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