SOCIAL


« Donnez-nous de l’eau, nous voulons boire ! ».
(Exode 17,2)



On se souvient encore de ce cri des fils d’Israël lors de la traversée du désert. Il a manqué de peu pour qu’il y ait un incident à Réfidim. A la base de tout, c’est la soif. Assoiffé, le peuple d’Israël s’est révolté contre Moïse. Il fallait trouver la solution. Heureusement, Dieu  qui était au milieu de son peuple a fait jaillir pour lui l’eau du Rocher et Moïse a échappé à la lapidation. La soif étanchée, le peuple pouvait maintenant continuer sa marche à travers le désert.  Ce souvenir est évocateur.  Il nous rappelle que l’eau c’est la vie. Manquer de l’eau, c’est aller tout droit vers la mort.
Plusieurs siècles après, ce cri : « donnez-nous de l’eau, nous voulons boire ! »,  est toujours d’actualité chez nous. Tenez : la République Démocratique du Congo,  bien qu’il soit le pays d’Afrique possédant les ressources hydrologiques les plus importantes, elle doit aujourd’hui faire face à une crise aiguë de l’approvisionnement en eau potable. Plusieurs rapports écrits par les organismes des Nations Unies à ce sujet indiquent que  seuls 26 pour cent de la population congolaise ont accès à une eau potable salubre. Il est encore à noter que  ce grand pays au cœur de l’Afrique ne possède d’une seule entreprise de production et de distribution d’eau : c’est l’incontournable Regideso. 
A Lubumbashi, la deuxième ville du pays,  la ville cuprifère, ville où vivent plus de trois millions d’âmes, là aussi la situation n’est guère bonne : près de la moitié de cette population n’a pas accès à l’eau potable, c’est-à-dire une eau qui soit  incolore, inodore et insipide. Une eau propre à la consommation.

La Mission « Les Buissonnets »  des  Carmes Déchaux est située dans la commune de Kampemba, à l’est de la ville de Lubumbashi … un peu à la périphérie. Là aussi,  l’approvisionnement en eau potable est quasi inexistant. Pour faire face aux multiples besoins, la population est obligée de recourir à l’eau pluviale collectée des toitures des maisons et stockée dans des récipients. Une autre alternative, c’est parcourir plusieurs kilomètres pour s’approvisionner en eau des puits, des sources et  des rivières.  Mais les études prouvent que cette eau est polluée par certaines industries minières et par d’autres activités de l’homme. Question : Si pendant la saison de pluie, la situation est déjà catastrophique, que dire alors pendant la saison sèche ? C’est la pire de saison.  La pauvre population vit dans le sauve-qui—peut.

Face à cette situation de manque d’eau, l’infatigable missionnaire, le Père Marcellino n’a pas voulu vivre en retrait, encapuchonné dans sa chapelle et regardant de loin cette population assoiffée qui environne le couvent des carmes déchaux. Non, Marcellino n’était pas un mercenaire. Loin s’en faut ! Il était un vrai missionnaire digne de ce nom. Un pasteur au cœur sensible. Il fallait coûte que coûte y remédier.   L’une des solutions, c’est le forage en profondeur pour trouver de l’eau.  Sans tarder, un projet a été mis sur pied  pour étancher, tant soit peu, la soif de cette partie de la population lushoise.

Financé par les hommes et des femmes de bonne volonté de son pays d’origine SAN MARINO, un forage d’un puit de plus de 65 mètres de profondeur a été réalisé. Il y avait plus : grâce à ses multiples tractations, le Père Marcellino a pu aussi obtenir auprès de la société de chemin de fer une citerne  hors service de 40 mètres cubes. L’ouvrage terminé, la population dans la joie peut venir puiser l’eau déclarée « potable » après une étude réalisée sur un échantillon amené en Italie.

Chaque jour, du levant au couchant du soleil, plus de 1000 bidons de 20 litres sont desservis à la grande satisfaction de la population, jadis abandonnée à leur triste sort quant à l’approvisionnement en eau potable.
 Ils ne seront jamais remerciés assez, ces hommes et femmes de bonne volonté de San Marino, ceux-là même qui ont permis au Père Marcellino de matérialiser son rêve : le cri de la population de jadis : « Donnez-nous de l’eau, nous voulons boire » a trouvé une réponse : « prenez de l’eau et buvez en tous ! »    


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