Marche
en présence…
et sois fidèle (Gn 17, 1-8)
Fr. Christian KANKANA,ocd stagiaire/ Lubumbashi |
C’était en la soirée du 18ème
dimanche du temps ordinaire, dimanche ou la deuxième lecture nous invitait à
rechercher les réalités d’en haut que les frères postulants se préparant à
l’entrée au noviciat, les novices qui se préparaient à leur profession
temporaire et un profès qui s’apprêtait au renouvellement de ses vœux de
religion, tous réunis autour du Père Christian MUTA, Ocd, maître des novices,
ont commencé une retraite de 5 jours pleins allant du dimanche 4-10/08/2019 au
monastère des Bénédictines, Emmaüs au quartier Bel-Air. Cette retraite avait pour thème
général : « Marche en ma présence et sois fidèle » (Gn17, 1-8).
Montrant l’importance d’une telle
activité spirituelle, le Père Christian est parti d’une réalité concrète :
la tendance de l’homme d’aujourd’hui à se fuir et à s’occuper trop pour éviter
le silence et solitude. Cette tendance fait même d’une retraite un obstacle
pour soi-même parce qu’on s’y pose beaucoup de questions. La retraite
spirituelle est de ce fait un retrait en vue de rencontrer Dieu dans le désert,
c’est un besoin ressenti et non une habitude. Dans ce désert on doit vivre face
à face avec Dieu pour l’écouter et l’avoir en nous et le prier. Il faut donc
laisser tomber ses masques, choisir la vie qui est le Seigneur et lui rester
fidèle.
Le thème laisse paraitre l’alliance
de Dieu avec son peuple, son omniprésence qui est une présence présente dans
l’absence physique. De ce fait, l’homme se fait l’image d’un Dieu rigoureux et
alors il doit suivre le chemin qu’il lui trace. Ce chemin exige : le progrès,
l’ouverture et la fidélité. D’où la question : comment progresser si le chemin nous est inconnu ? La
réponse n’est rien d’autre que le désert à l’instar du Christ, pour y être
tenté afin de prouver notre respect de la loi de Dieu en vue de la liberté. En
effet, le Seigneur lui-même est le chemin, il nous demande de ne pas avoir
peur, il est toujours avec nous (Jn14, 1-4). Le passage au désert implique le
souvenir : la fidélité car l’oubli c’est l’infidélité, l’épreuve : la
décision et la loi qui est éducatrice parce Dieu est l’éducateur, il faut se
laisser former et conduire par lui.
Qu’est-ce qui retarde notre marche au désert ? Deux choses : il y a d’une
part, l’Acédie qui implique un
manque de confiance en soi et en Dieu. On vit une cécité caractérisée par la
perte de sens, l’autodestruction, l’instabilité temporelle et spatiale. C’est
donc, une dépression dans la quête de Dieu, le doute incessant. Et d’autres
part, les blessures intérieures qui
nous enlèvent le dynamisme de l’intérieur même, surtout lorsqu’elles sont
entassées. Seules les blessures du Christ guérissent nos plaies (1P2, 20-25),
nous devenons des hommes au cœur d’enfant, au cœur pur capable d’offrir et d’accueillir
le pardon, de se libérer en libérant autrui. D’où la question de comment marcher sur le chemin du
Christ ? 3 piliers soutiennent cette marche : la foi, l’espérance
et la charité.
La foi est une ouverture à Dieu et
la disponibilité à ses chemins. Nos chemins et nos pensées ne sont pas ceux du
Seigneur ; croire, c’est s’appuyer sur Dieu comme sur le rocher, c’est lui
faire confiance à l’instar d’Abraham et de Paul. Au long de notre marche
terrestre nous devons chercher à approfondir notre foi, en la vivant comme un
don de Dieu et une acquisition humaine motivée. L’espérance doit être
ferme : quiconque espère persévère et a toujours un regard vers l’avenir,
car l’espérance ne trompe pas. L’espérance est le temps de la non possession
qui oscille entre un point de départ et un but à atteindre. D’où il ne faut pas
vivre au passé ni s’attacher au futur plutôt que de tenir compte du passé pour
orienter l’avenir.
L’espérance est cette attente de la venue du Christ. L’amour
sincère : c’est le nouveau commandement de solidarité, tout en tenant
compte de 3 dimensions de la vie religieuse : consécration, communion et
mission. Celles-ci donnent lieu à trois communautés du point de vue humaine et
religieuse : du point de vue humain il y a le besoin d’aimer et de se
sentir aimé : communauté de vie. La production et l’utilité :
communauté de travail ; le besoin du sens de la vie : communauté
idéologique. Du point de vue religieuse il y a la communauté de vie, la
communauté apostolique et la communauté de foi. De ce trois, la communauté de
vie est la plus importante.
Nous avons besoin de former des communautés de vie
car nous avons besoin de l’autre pour vivre. D’où il faut se connaitre,
s’aimer, s’ouvrir pour s’intégrer dans le groupe. Ecouter la parole de Dieu, vivre
dans la communion, participer à l’Eucharistie, faire l’oraison pour une vie de
bon témoignage.
Souvent le manque de joie de vivre
(malaise), vivre en se débrouillant par le manque du minimum vital, la moindre
prière au profit de l’apostolat ‘activisme apostolique), le manque d’ascèse et
de tempérance sont les causes de l’infidélité dans la vie religieuse, d’où il
faut les combattre pour rendre nos communauté vivables et vivantes. C’est par
une sagesse Luba et d’autres conseils que le Père Christian a mis terme aux
enseignements de cette retraite. Une messe de clôture fut dite par lui-même en
l’oratoire de l’Emmaüs et tous les frères ont regagné la communauté dans
l’avant midi du 10 aout.
Mes sincères félicitations pour ce geste d'amour en nous partageant et nous rappelant notre devoir religieux. C'est un enseignement très profond qui nous invite à nous renouveler jour après jour pour que nous soyons des vrais religieux au coeur de l'Eglise et du monde. Puisse cette exhortation nous guider vers la fidélité de notre engagement Seigneur.
RépondreSupprimerFr. Oscar Mujumbe Safari. Étudiant en théologie, Croatie - Zagreb.
Franciscain, OFM
SupprimerNous vous en prions cher frère Oscar mujumbe. Que le Seigneur seul soutienne nos efforts.
SupprimerC'est ne pas la plume seulement qui est ici, mais cette profondeur d'instruction noble qui, j'ose croire avait encore comme but de susciter et rappeler aux Jeunes leur objectif premier en foulant les pieds dans la vie religieuse et surtout dans cette famille Thérèsienne.mettons en valeur cette science divine exprimée dans le langage humain. merci beaucoup cher Grand Frère Christian NKAKANA de Marie de l'Eucharistie pour ton courage que Dieu te donne au centuple.
RépondreSupprimerCourage cher frère, ta grandeur dépendra de la manière dont tu appliqueras cette science. Que le Seigneur nous y aide.
RépondreSupprimerFélicitations et remerciements pour ce temps de ressourcement spirituel. Noubliez pas que la vraie retraite commence après la retraite passée dans l'écoute et la prière.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce complément qui précise que la retraite n'était que le bon moment où il fallait puiser et se distinguer dans le concret de la vie.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour disponibilite
RépondreSupprimerNous vous en prions
SupprimerMerci beaucoup cher Christian, c'est magnifique !
RépondreSupprimerNous vous en prions. Ceci n'est que le condensé de la retraite. Cependant, ce peut nous ouvrir des horizons lointains
SupprimerC'est intéressant merci pour les efforts!
RépondreSupprimerNous vous en prions et vous demandons le soutien spirituel
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