jeudi 23 février 2023

SESSION SUR LE VOEU DE CHASTETE

 Aimer Dieu d’un amour sans partage…

        et aimer les autres de manière inclusive

Frère Maurice Sangwa

Le vœu de chasteté, c’est le thème de la session de formation organisée par l’inter-noviciat Saint Joseph de Lubumbashi, session qui s’est tenue du mardi 7 au jeudi 9 février 2023 au centre chemchem. Ladite session était animée par le frère xavérien Patrick FUMBISHA et a connu la participation de 64 novices dont les Carmes Déchaux, les Moines Bénédictins, les Franciscains, les Spiritains, les Xavériens, les Salésiens de Don Bosco, les Salvatoriens, les Fils de l’incarnation, les Aumôniers du travail.


La notion de vœu date d’avant le christianisme. L’Ancien Testament nous parle des promesses volontaires et conscientes faites à Dieu afin d’accomplir un acte bon et judicieux (Nb 15,1-10 ; Lev 27). Le vœu n’était pas une exigence dans la vie d’un juif pieux. Les juifs émettaient en toute liberté un vœu. Si l’émission d’un vœu ne constituait pas une exigence pour les juifs, mais la fidélité à un vœu émis librement, consciemment et de sa propre bouche en était une. (Nb 30,4-16 ; Ps 66,13 ; Ps 116,14 ; Jg 11,29-40). Le vœu en religion consiste à un engagement public à faire un bien spécifique pour le Royaume de Dieu. Il est à la fois un contrat et un témoignage public (cf. dictionnaire de spiritualité).

La chasteté pour le Royaume des cieux (Mt 19,12), dont les religieux font profession, doit être regardée comme un don éminent de la grâce. Elle libère singulièrement le cœur de l’homme (cf. 1Co 7,32-35) pour qu’il brûle de l’amour de Dieu et de tous les hommes ; c’est pourquoi elle est un signe particulier des biens célestes, ainsi qu’un moyen très efficace pour les religieux de se consacrer sans réserve au service divin et aux œuvres de l’apostolat. Il évoque ainsi aux yeux de tous les fidèles cette admirable union établie par Dieu et qui doit être pleinement manifestée dans le siècle futur, par laquelle l’Eglise a le Christ comme unique époux (cf. perfectae caritatis 12).

La chasteté est un don qui vient de Dieu. Comme don, elle a besoin d’être accueillie par notre liberté humaine. C’est en toute liberté que nous pouvons la recevoir. Tous, nous avons le don de la chasteté. Mais chacun est libre de voir comment en faire usage. Autrement dit, dans notre liberté, nous avons un choix à opérer : le choix d’en faire usage ou pas et de vivre dans un état donné. Il y a ceux qui vivent leur chasteté comme prêtres diocésains, comme célibataires, comme célibataires consacrés et d’autres comme mariés. Dieu qui nous aime tant nous a dotés de plusieurs dons. Avec les dons reçus, nous sommes appelés à nous mettre au service de l’Eglise, de notre famille religieuse et du prochain. Il y a des dons qui sont communs à tous les humains comme il y a des dons qui sont uniques à certaines personnes. Dieu est complètement libre de nous appeler dans un état de vie.

Cependant, il y a quelques passages bibliques que l’Eglise nous donne comme fondement du célibat consacré. Les plus connus sont Mt 19 et 1Co 7. En dehors de ces deux passages, il y a le jésuite Matungulu Otene qui nous parle du Christ lui-même comme fondement du célibat consacré, dans son livre : « célibat consacré pour une Afrique assoiffée de fécondité ». Etant à la suite du Christ, nous prenons son célibat comme modèle. Il est vrai que nous le suivons dans sa totalité, du moins l’Esprit Saint nous dote un charisme de la vie du Christ. C’est en ce sens que le célibat est un charisme.

Par ailleurs, nous ne faisons pas le vœu de chasteté par incapacité d’aimer, de fonder un foyer ou de procréer, mais parce que nous voulons dévouer totalement notre vie à Dieu qui nous aime inconditionnellement. La chasteté ne consiste pas à développer un amour tourné sur soi, elle n’est pas un refus d’aimer l’autre ; elle est une vertu spirituelle qui nous aide à grandir dans l’amour de Dieu et du prochain. Par la chasteté, l’autre devient pour moi le reflet de l’amour de Dieu. La finalité de vœu de chasteté c’est d’aimer Dieu et son prochain. Il est un témoignage de l’amour de Dieu, une donation sans partage. Le code du droit canonique de 1983 le résume en ces termes : « Le conseil évangélique de la chasteté, assumé à cause du Royaume des cieux, signe du monde futur, et source d’une fécondité plus abondante dans un cœur non partagé, porte en soi l’obligation de la continence parfaite dans le célibat. » (Can 599)

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